Un coureur et 2 FiveFingers (1ère partie)

Comme je le laissais entendre dans mon précédent article sur la course à pied, il y a du neuf pour moi : le Père Noël m’a apporté des Vibram FiveFingers Sprint. Pour ceux qui ne connaissent pas ces chaussures, imaginez que vous êtes pieds nus, mais que pour éviter de vous meurtrir les pieds, vous avez ajouté une fine semelle de caoutchouc très résistante qui vient également protéger l’avant de vos orteils. Ça donne ça :

Au niveau du look, c’est un peu étrange. Dans la famille, on trouve que ça ressemble à des pattes de gorilles. Et pourtant, ça existe depuis plus de 4 ans !

Avant de recevoir ces chaussures, j’avais lu pas mal sur le sujet (blogs, articles de presse). La très grande majorité des témoignages étaient assez élogieux.

Seul problème : recevoir ce type de chaussures à Noël, c’est risquer de ne pas pouvoir s’en servir avant plusieurs mois. Bien sur, pour lutter contre le froid, on trouve en théorie des chaussettes spéciales. Mais en pratique, c’est difficile de s’en procurer et ensuite le pied n’est pas beaucoup couvert malgré tout.

Et ce matin, miracle : une température printanière inattendue m’a permis d’essayer sur route (la boue des chemins m’a dissuadé).

Premier constat : enfiler les FiveFingers, ça s’apprend. Ce n’est pas facile au début de ne rentrer qu’un doigt de pied par logement.

Ensuite, on constate très vite que le mouvement aujourd’hui classique d’attaque du sol par le talon n’est pas adapté à cette chaussure : ça fait un bon choc à chaque foulée. La solution, c’est semble-t-il de griffer le sol sur l’avant du pied en empêchant presque le talon de toucher le sol. Pas évident, surtout en descente.

Voici mes autres impressions :

  • Je craignais de sentir les gravillons. Là-dessus, pas de soucis, on ne sent que faiblement les aspérités d sol. Cela permet cependant de travailler automatiquement les réflexes du pied.
  • La semelle est ultra-résistante et ne porte aucune trace d’abrasion.
  • On a tendance à courir plus vite qu’avec des chaussures traditionnelles, surtout en mode footing. Mon interprétation, c’est que ces chaussures sont ultra-légères (évidemment !) et surtout plus on va vite, plus il est facile de ne pas heurter le sol avec le talon.
  • Au bout de 45 minutes de running, chaque foulée commence à transmettre un choc très désagréable dans la nuque. Même avec de l’habitude, je me demande si on peut courir un semi-marathon, voire un marathon, avec ça ! Les retours d’expérience sont les bienvenus dans les commentaires 🙂
  • Courir en FiveFingers muscle terriblement les mollets. 12 heures après mon essai, j’ai déjà effectué 3 électro-stimulations endorphiniques pour soulager mes courbatures. La sortie de demain – avec mes Mizuno – sera dure !
  • Pour exploiter le potentiel de ces chaussures, il faut complètement modifier sa posture et sa gestuelle. Le corps doit être plus penché en avant (à mon sens, attention à ne pas pencher que le buste) et la foulée doit être plus féline, avec un vrai déroulé du pied.
  • J’ai essayé de faire un sprint : sans que le cœur s’emballe, on atteint vite une bonne vitesse. mais je n’aurais pas pu tenir l’effort trop longtemps à cause des mollets.
  • Après un échauffement de 35 minutes, j’ai essayé aussi de faire 1 km à la fréquence cardiaque d’un marathon (80 % de la FCM). Au lieu de courir le kilomètre en 5 min 15 secondes, je l’ai couru en 4 min 50 secondes. A confirmer sur plusieurs kilomètres, mais ça peut être intéressant si je solutionne le problème des chocs.

A faire :

  • se procurer des chaussettes adaptées afin de pouvoir utiliser plus souvent les FiveFingers.
  • pour limiter les chocs, utiliser des chaussettes avec un léger amorti sous le talon – si, si, ça existe ! – ou modifier la posture et la foulée (notamment en accentuant le déroulé du pied par des poussées en côtes)
  • alterner FiveFingers et chaussures de running traditionnelles
  • Essayer les FiveFingers sur les chemins des environs (malheureusement très caillouteux)
  • Habituer les gens à me voir porter ces drôles de chaussures

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6 réponses à “Un coureur et 2 FiveFingers (1ère partie)”


  • Commentaire fromAlain

    Intéressant ! J’imagine que le dernier objectif de ta « to do list » est le plus ambitieux car c’est difficile de ne pas attirer l’oeil avec un tel équipement ! A voir aussi si les douleurs disparaissent avec l’habitude…

  • Commentaire fromManu

    Pour voir d’autres modèles de chaussures minimalistes et leurs commentaires.
    . Egalement cet article.
    En relisant les blogs parlant de FiveFingers, c’est évident que j’ai exagéré en commençant par une sortie de 45 minutes: une sortie de 20 minutes aurait été plus raisonnable. Mais 20 min, c’est seulement la durée d’échauffement, donc impossible de faire le test du sprint et de la vitesse marathon.
    Quant à la réaction des rares personnes que j’ai croisées, bizarrement personne ne s’est aperçu que j’avais des chaussures peu ordinaires aux pieds.
    Enfin, sur le déroulé de la foulée, je recommande vivement la visualisation de cette vidéo.

  • Commentaire fromStephane

    hum… gagner 25 s au km grâce à ces chaussures… Reste plus qu’à compléter avec un Power Balance et tu gagneras 20 s supplémentaires!

  • Commentaire frompater

    manque plus qu’une combinaison d’extra terrestre et tout Charnay va y croire,surtout avec de telles empreintes pédestres sur la neige.

    Bonne continuation et A+


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